Ma PUCH, vedette dans un film français !

Mardi 10 août, Lyon, 8 h 20, j’arrive sur le plateau de tournage du film « LES LYONNAIS » où ma 250 cm3 PUCH, a été sélectionnée pour faire de la figuration statique dans une scène de braquage.

Je retrouve ma moto, déposée la veille, dans l’une des cours de l’hôtel Dieu. Elle a passé la nuit en bonne compagnie: une FORD Taunus crème, un cabriolet PANHARD à repeindre, une coccinelle WW décapotable impeccable, une FLORIDE bleue 2 tons, hard top et roue de secours, flancs blancs, plus neuve – trop - qu’une neuve, une DS 21 noire, intérieur cuir fauve, toujours aussi classieuse.

Mise en place des véhicules dans la cour, on retrouve une 2 CV camionnette et un « TUB » estampillés La Poste. Puis arrive une BMW R60 série 2, et enfin une DS 21 beige.

Olivier MARCHAL, ex-policier devenu acteur-réalisateur de polars célèbres (36 Quai des Orfèvres, MR73) m’accueille : « PUCH, c’est bien une marque autrichienne? »

Plus tard dans la journée, et comme le boss s’est assis sur la PUCH, d’autres acteurs suivront et apprécieront, je l’espère, le confort de la selle biplace «DENFELD».

Peu à peu, la cour devient une ruche: Les gens vont, viennent en poussant des chariots, les script-girls les suivent bloc-notes à la main. Je repère un technicien qui s’applique à maculer artistiquement d’une pulvérisation rougeâtre les véhicules … les 2 motos sont épargnées par l’artiste, ouf! on pose des plaques minéralogiques d’époque.

Arrivent les truands, décontractés, cheveux longs, rouflaquettes et moustaches, costumes cintrés d’époque, gilets pare-balle, blouses grises de La Poste par-dessus et passe- montagne à la main. Deux policiers, BCBG sont vêtus de petits blousons de cuirs, pantalons pattes d’éléphant, chaussures à bouts carrés, coiffés et maquillés.

C’est fou ce que l’on peut s’embrasser sur un tournage! Gérard LANVIN, barbu et paré d’un chapeau tyrolien arrive plus tard et sacrifie au rite malgré l’affluence. Il s’avance vers moi, ne me reconnait évidemment pas et… me salue. Ah, face à Audrey TAUTOU, j’aurais bien fait un pas de plus, mais c’est un film d’hommes!
Très sollicité, il se prêtera l’après-midi de bonne grâce et avec une courtoisie extrême aux nombreuses demandes de photos.

Olivier MARCHAL donne à chacun ses directives: attribue à chacun sa place, la DS où déposer le sac de billets, l’attitude et la riposte au mot «police». Le boss criera moult fois d’une voie puissante «en place...moteur !», une script: « moteur demandé, veuillez faire silence», le boss: «ça tourne, action!» puis «coupez» et… « on recommence !!! »

Les truands sortent pour la énième fois de La Poste, les armes chargées. Cette fois, en entendant «police», les acteurs tirent… Impressionnant de se trouver en face et de voir les pistolets mitrailleurs cracher des flammes de 20 cm et éjecter un chapelet d’étuis. Quant à la voix des fusils à pompe calibre 12… Une quinzaine de PUCH ferait moins de fumée! La scène est jouée et rejouée plusieurs fois, la température montera jusqu’à 31° et 800 à 1000 cartouches seront tirées!

11 h 30, je ne tiens plus et je m’éclipse discrètement pour aller manger un sandwich. A 14 heures, le boss juge les scènes excellentes, et le signal du déjeuner est enfin donné.

Par un pur hasard, je me retrouve à la table des chefs; pour la seconde fois, ma route croise celle de Gérard LANVIN: la première fois, il y a une bonne décennie, un matin de très bonne heure, nous savourions à quelques mètres l’un de l’autre la baie de la Baule, magnifique, sans aucun touriste, petit clapot, ciel bleu: histoire sans parole devant ce tableau grandiose…

Là, en l’occurrence, ambiance différente: nous sommes à table, j'ai soif et il me passe sans discuter notre bouteille de rosé tout en continuant son aparté avec le convive d’en face. Il me faudra bien 15 minutes pour me convaincre qu’il s’agit de Tchéky KARIO tellement il est frais! Un vrai jeune homme!

La table est quasi complète, conversations de tous les jours; Un jeune stagiaire de 18 ans avoue que « plus il est sur le tournage, plus il est certain de son orientation, la vocation! «. Olivier MARCHAL arrivé le dernier expédie un plat et repart, s’excusant d’avoir des
« détails à régler ,»

Mon voisin de gauche, truand à la mine patibulaire me branche sur les PUCH qu’il découvre. Il me demande s’il pourra s’asseoir dessus et surtout l’entendre! Il n’est pas armé mais je ne vais pas le contrarier, nous rejoignons alors la moto.

L’activité reprend; cette fois la lunette arrière de la DS beige vole plusieurs fois en éclats. Les débris sont aspirés, les étuis tirés ramassés, repose d’une lunette…
On film les truands, de face, de coté, vue arrière avec intervention de la police, et on recommence encore et encore…
Un peu fatigué, - il fait très chaud - je trouve un endroit confortable et m’octroie une bonne sieste! C’est bien la première fois que je suis payé pendant mes heures de sommeil!!!

Le tournage de la journée s’achève par la fuite des gangsters. A mon réveil, la R12 grise des policiers est criblée d’impacts de balles (miracle pyrotechnique)

Je suis stupéfait par le poids des caméras et des téléobjectifs. Personne ne s’est plaint et il est 18 heures quand le tournage prend fin: la performance physique des cameramen et des acteurs est évidente,
Une journée de tournage percutant pour 2 minutes ( peut-être moins ) à l’écran?
Sortie du film prévue début 2012, il y a encore beaucoup de travail.

Verra-t- on ma PUCH? Apercevra-t-on l’autocollant de notre Amicale que l’équipe de tournage a bien voulu laisser ?

Ma PUCH démarre au premier coup de kick, je fais un tour de cour, rend les saluts qui me sont adressés, et au ralenti pour n’enfumer personne, je m’éclipse…
Pour une fois, mon jouet favori m’a nourri et me rapporte 150 euros!